Cours Complet Suites Numériques

Suites Numériques
Cours Complet Suites Numériques
– Suites arithmétiques
– Suites géométriques
– Suites du type un+1=f(n)
– Suites définies par des sommes
– Suites du type un+1=f(un)
– Suites homographiques
– Suites adjacentes
-Suites du type un+1=(aun+bun1)
– Suites définies a l’aide d’intégrales
– Suites extraites
– Suites de nombres complexes

 ? Définition

Une suite (un) est une application de l’ensemble I ⊂ℕ ⟶ ℝ
qui à chaque élément n de I associe un unique élément noté un
appelé terme d’indice n de la suite (un).
Exemple:
n∈IN*: un=n²+2n+5.
n≥5 :un+1=un5.

 ? Suite croissante / décroissante / stationnaire  
La suite (un) est croissante ⇔ un+1un.
La suite (un) est décroissante ⇔ un+1un.
La suite (un) est monotone si elle est croissante ou décroissante.
Une suite  (un) est stationnaire

s’il existe un rang  n0 à partir du quel tous les termes de la suite sont égaux.
n0IN, nn0un+1=un.
Méthodes pour étudier la monotonie d’une suite 
1- (un) est croissante si et seulement si un+1un0.
2- on suppose que (un) est à termes positifs;
(un)est croissante si et seulement si un+1un1.
3- on suppose qu’il existe une fonction f croissante sur IR+ tel que:
un+1=f(un) alors (un) est croissante.
Exemple:
* un=1+122++1n2.
un+1un=1(n+1)20.
(un) est croissante.
* un=5nn!.
un+1un=5n+11
(un) est croissante.
* un=2n+5n+3.
f(x)=2x+5x+3.
f(x)=6(x+3)2>0; f est croissante sur IR+.
(un) est croissante.
Exercice:
Étudier le sens de variation des suites un définies sur IN* on pourra, selon le cas:
soit raisonner par récurrence, 
soit étudier le signe de un+1un
soit étudier le signe de 1un+1un (suites à termes strictement positifs), 
soit étudier la fonction f telle que un=f(n)
a) un=nn+1
b) un=enn!
c) un=3n12n1
d) \(u_{n}=\sqrt[n]{n}\)
e) un=n22n
f) un=nln(1+n)
g) un=1×3××(2n1)2×4××2n
h) un=112+13+12n112n
 ? Raisonnement par récurrence 
Soit P(n) une proposition qui dépend d’un entier naturel n.
Si P(n₀​​) est vraie (initialisation)
Et si P(n) vraie entraîne P(n+1) vraie (hérédité)
alors la propriété P(n) est vraie pour tout entier n⩾n₀​​.

Exemple:

Démontrer par récurrence:
P(n): 12+22+32++n2=n(n+1)(2n+1)6
* Initialisation: pour n=1
12=1(1+1)(2.1+1)6=1
⇒P(1​​) est vraie
* Hérédité: On suppose que p(n) est vraie.
12+22+32++n2=n(n+1)(2n+1)6
* Montrons que p(n+1) est vraie.
p(n+1)⇔ 12+22++(n+1)2=(n+1)(n+2)(2(n+1)+1)6
12+22++(n+1)2=(n+1)(n+2)(2n+3)6.
Soit n∈IN:
 12+22++n2+(n+1)2.
d’après hérédité
=n(n+1)(2n+1)6+(n+1)2.
=(n+1)[n(2n+1)+6(n+1)]6.
=(n+1)[2n²+7n+6)]6.
=(n+1)[2n²+4n+3n+6)]6.
=(n+1)[2n(n+2)+3(n+2))]6.
=(n+1)(n+2)(2n+3)6.
Donc: P(n): 12+22+32++n2=n(n+1)(2n+1)6.
Exercice:
Démontrer par récurrence les propriétés suivantes :
1) 13+23+33++n3=n2(n+1)24
2)Sn=13+33+53++(2n1)3=2n4n2.
3) ∀ n ≥ 4:  2nn!.
4) ∀ n ≥ 5:  3n>n3.
5) ∀ n ≥ 7:  3n<n!.

 ?   Majorée /Minorée / Bornée
une suite (un) est majorée par un réel M si ∀ n∊ℕ unM.
une suite(un) est minorée par un réel m si ∀ n∊ℕ unm.
une suite (un) est bornée, si elle est à la fois majorée et minorée.
Ceci équivaut au fait qu’il existe deux réels m et M
tels que: ∀ n∊ℕ munM.

Exercice:
 La suite u est définie par:

{u0=2un+1=1+1un
a) Démontrer par récurrence que la suite u est minorée par 32 et majorée par 2 .

 La suite un est définie par:
{u0=2un+1=96un
a) Démontrer par récurrence que : pour tout nombre entier naturel n,un<3.

b) Étudier le sens de variation de la suite un.

 ? Suite Périodique 
Une suite périodique s’il existe un entier naturel non nul p tel que:
un=up. p est appelé une période de (un).

Exemple:
un=Sin(nπ3)
un+6=Sin((n+6)π3)=Sin(nπ3+2π)
un+6=un.
(un) est périodique de période p=6.

 ? Suite convergente / divergente 

Une suite (un) a pour limite un nombre l∈IR.
lorsque les nombres un se rapprochent indéfiniment de l pour des entiers n de plus en plus grands.
On dit alors que la suite(un) converge vers l (convergente de limite l ).
Ceci se note par: limn+un=l.
* Toute suite croissante et majorée est convergente.
* Toute suite décroissante et minorée est convergente.
* Composition de limites 
f est une fonction définie sur I,
(un) une suite d’éléments de I.
Soit a et l des réels.
Si limn+un=a et limxaf(x)=l
alors limn+f(un)=l .
Exemple :
Soit le suite (un).
définie pour tout entier n par : vn=2n²+3n²+2
On a : limn+vn=2.
vn=f(un)
avec f(x)=2x+3x+2 et un=n2
f est une fonction définie sur I,
(un) une suite d’éléments de I.
Si limn+un=+ et limx+f(x)=+
alors limn+un=+.
Exemple : Soit le suite (un).
définie pour tout entier n par : un=n²+1n+2
On a : limn+un=+ .
Si deux suites convergentes (un) et (vn)
telles que, à partir d’un certain indice, un>vn
 alors  limn+unlimn+vn.
Exemple :
① Soit le suite (un).
définie pour tout entier n par : un=1n+n
unn et limn+n=+ .
On a : limn+un=+ .
② Soit le suite (un).
définie pour tout entier n par : un=1n²
un2n car (-1-n²-(-2n)=-(n-1)²)) et limn+2n= .
On a : limn+un= .
passage à la limite dans les inégalités larges.
(un),(vn)et(wn) trois suites telles que : vnunwn (∀n⩾n₀​​).
et si: limn+vn=wn=l alors on a : limn+un=l.

Exemple :

1- Soit le suite (un).
tel que pour tout entier n on a:
|un2|1n
2frac1nun22+1n
on a: limn+21n=2 et limn+2+1n=2
donc limn+un=2.

Limite de la suite géométrique qn
Si q>1 alors limn+qn=+
Si q =1 alorslimn+qn=1
Si −1< q<1 alors limn+qn=0
Si q≤ −1 alors qn n’a pas de limite.

 Limite de la suite na
Si a>0 alors limn+na=+
Si a<0 alors limn+na=0

  Exemples de suites numériques 

 ① Suites arithmétiques 

Définition
Une suite un est arithmétique s’il existe un réel r tel que un+1=un+r.
Le réel r est appelé la raison de la suite.

Exemple: un=3n+2 : n∈ℕ

un+1un=3(n+1)+23n2=3.
(un)nn est une suite arithmétique
de raison 3∈ℝ et son premier terme u0=3×0+2=2.
Expression de un  en fonctions de n (Terme général)
(un)nn est une suite arithmétique de raison r∈ℝ.
 alors: ∀n⩾p⩾n₀, un=up+(np)×r.
pour p=0: un=u0+n×r  avec n⩾0.
pour p=1: un=u1+(n1)×r  avec n⩾1.
Somme de termes successifs d’une suite arithmétique
(un)nn est une suite arithmétique alors:
Sn=up+up+1+.+un=(up+un)×(np+1)2.
avec n⩾p⩾n₀,
Sn=((1erterme+dernierterme)×(nbredetermes)2
(nbre de termes=der-Pre+1=n-p+1)
pour p=0: Sn=u0+up+1+.+un.
Sn=(u0+un)×(n+1)2.
Exercice:
Soit un une suite arithmétique 
de raison r=6 et de premier terme u1=1
Calculer n pour que u1+u2++un=280
Calculer un pour la valeur trouvée de n.

 ② Suite géométrique 

Définition
Une suite (un) est géométrique s’il existe un réel q
tel que un+1=q×un.
Exemple: un=2n : n∈ℕ
un+1un=2n+12n=2n+1n=2.
(un)nn est une suite géométrique
de raison 2∈ℝ et son premier terme u0=20=1.
Expression de un en fonctions de n (Terme général)
(un)nn est une suite géométrique raison q∈ℝ
alors: ∀n⩾p⩾n₀, un=up×q(np)
⇒ pour p=0: un=u0×qn  avec n⩾0.
⇒ pour p=1: un=u1×q(n1) avec n⩾1..
Somme de termes successifs d’une suite géométrique
(un)nn est une suite géométrique alors:
∀n⩾p⩾n₀ Sn=up+up+1+.+up=1q(np+1)1q×up.
Sn=1q(nbredetermes)1q×(1erterme).
pour p=0: Sn=1q(n+1)1q×u0.
pour p=1: Sn=1qn1q×u1.
Exercice:
① Soit (un) une suite arithmétique croissante telle que :
{u1+u2+u3=9u12+u22+u32=35

1) Calculer le premier terme u0 et la raison r de cette suite, 
puis exprimer le terme général un en fonction de n.
2) Soit (vn) la suite définie par: vn=2un
a) Montrer que (vn) est une suite géométrique 
pour laquelle on déterminera v0 et la raison.
b) Calculer Pn=v0×v1××vn.
 
On considère deux suites numériques définies par pour tout n de IN:
un=3n6n+43 
et vn=3n+6n43
1) Soit an=unvn
Montrer que la suite de terme général an est une suite arithmétique.
Calculer a0+a1++a10
2) Soit bn=un+vn
Montrer que la suite de terme général bn est une suite géométrique.
Calculer b0+b1++b10
3) En déduire les sommes :
u0+u1++u10.
et v0+v1++v10.
 ③ Suites du type un=f(n) 
A toute fonction f définie sur un intervalle de IR, du type ]b;+∞[ ,
on peut associer une suite (un) telle que un=f(n)  .
– le sens de variation de f implique celui de la suite.
– si f est majorée, minorée, bornée sur ]b;+∞[ , il en est de même de la suite.
– si f a une limite l en +∞, alors la suite a aussi pour limite l.
Exemple:

monotonie et limite de:

un=nn²+n avecf(x)=xx²+x
vn=nln(n) avec f(x)=x-ln(x).
Exercice:
Étudier le comportement de la suite de terme général un quand n tend vers +∞.
1) un=5n+12n+3
2) un=7n13n1
3) un=5n2+3n+1n2+n+1
4) un=2n2+3n+13n2n+7
5) un=2n+13n2+2n+1
6) un=5n2+32n+1
7) un=4n+(1)n3n+2
8) un=2n2+(1)nn+1n3+1
9) un=2n+1n2+n+1
10) un=n+3n2n+1
11) un=2n2+n+12n2+5
12) un=1n2n+1n2+n+1
13) un=n2+nn2+1n+1
14) un=n+1n+2n+1n+2
15) un=nn2+1n2+n+3
16) un=10n110n+3
 ④ Suites du type un+1=f(un) 

a) Représentation graphique
On trace dans un repère orthonormal, la courbe C de la fonction f.

Le réel u0étant donné,

– on obtient u1=f(u0)
comme ordonnée du point de (C) d’abscisse u0;
soit A0(u0,u1) ce point.
On place u1 sur l’axe des abscisses, pour cela, on utilise la droite (Δ) d’équation y = x;
le point d’intersection de (Δ) et de la droite horizontale  y=u1 a pour abscisse u1: ayant ainsi placé u1 sur l’axe des abscisses.
on obtient u2=f(u1)
de la même manière que  u1) (voir figure)
et on continue …

Plan d’étude des suites un+1=f(un)
Soient (un)nn une suite numérique définie par : un+1=f(un).
les points essentiels de ce qu’il faut faire pour étudier cette suite.
1) il faut trouver un intervalle I = [a, b] (fermé et borné) qui soit stable par f, c’est-à-dire que f(I)I.
2) Ensuite vérifier que la fonction f est continue sur I.
3)(un)nn est une suite convergente.
Aors limn+un=l avec l est la solution de l’équation : f (x) = x
(les points fixes de f ).

Exemple:
f(x)=5x4x+1 I= [2,5]
un+1=f(un) avec un converge.
Calculer limn+un
Ona :
* f est continue sur [2,5] ①
* f est croissante 

⟶ f(2)=2 et f(5) =216 
f([2,5])=[2,216] 
* f([2,5])[2,5]
* un converge ③
Alors limn+un=l avec f(l=(l)
résoudre de l’équation : f (x) = x
5x4x+1=x⟶ 5x-4=x(x+1) ⟶ 5x-4=x²+x
⟶x²-4x+4=0 ⟶ (x-2)²=0 ⟶ x=2.
donc limn+un=2.
 ⑤ Suites définies par des sommes 
On pose, pour tout n de IN*:
un=k=1k=n1k² 
– Montrer que  un est croissante.
– Montrer que pour k≥2:
1k²1k11k 
– En déduire que (un) est majorée par 2.
– Montrer alors la convergence de la suite un.
 ⑥  Suites homographiques 
un+1=aun+bcun+d  avec ad-bc≠0
Soit f une fonction tel que: f x➝f(x)=ax+bcx+d

On montre que :
– Si f(x) = x a deux solutions α et β la suite définie par:

vn=unβunα est géométrique.

– Si f(x) = x a une solution unique α, la suite définie par:
vn=1unα est arithmétique.

Exemple 1.

Soit la suite (un) définie par u0=1: un+1=un+2un
On a : (a=1,b=2,c=1,d=0 et ad-bc=-2≠0).
la fonction f: x➝f(x)=x+2x
– Vérifier que α=-1 et β=2 sont les solutions de f(x)=x.
– On pose: vn=un2un+1.
Démontrer que (vn) est une suite géométrique.
– Exprimer vn, puis  vnen fonction de n.
En déduire limn+un.

 

Exemple 2. 

Soit la suite (un) définie par u0=1: un+1=4un1un+2
On a : (a=4,b=-1,c=1,d=2 et ad-bc=9≠0).
la fonction f: x➝f(x)=4x1x+2
– Vérifier que α=1 l’unique solution de f(x)=x.
– On pose: vn=1un1.
Démontrer que (vn) est une suite arithmétique.
– Exprimer vn, puis  vnen fonction de n.
En déduire limn+un.
Exercice:
Une suite (Un) est définie par son premier terme U1=27 
et par la relation:Un+1=Un3Un
(on admettra que quel que soit n de IN*, Un0 et Un3.
1) Calculer U2 et U3 
2) Soit (Vn) la suite définie par: Vn=1Un
Calculer V1.
Montrer que pour tout n de INVn+1=3Vn12
3) Soit (Wn) la suite définie par: Wn=Vn12
Déterminer Wn+1 en fonction de Wn 
et calculer le premier terme Wn.
Quelle est la nature de la suite (Wn)?
Calculer le terme Wn en fonction de n.
4) En déduire l’expression générale de Un en fonction de n.
 ⑦  Suites adjacentes 

On dit que deux suites un et vn sont adjacentes lorsque:

* l’une est croissante et l’autre est décroissante
* la limite limn+unvn=0
Si deux suites un et vn sont adjacentes alors elles sont convergentes et ont même limite.

Exercice:
On définit les deux suites  un et vn par:
* u0=1 et pour tout n de IN:
un+1=un+2vn3 
* v0=12 et pour tout n de IN:
vn+1=un+3vn4 
– On pose wn=vnun, pour tout n de IN.
Démontrer que (wn)  est une suite géométrique 
et exprimer wn  en fonction de n.
En déduire la limite de (wn).
– Démontrer que un est croissante et que vn est décroissante.
Que peut-on conclure sur les suites  un et vn.
– On pose  tn=3un+8vn.
Démontrer que: tn est une suite stationnaire. 
En déduire la limite de un et vn.
 ⑧ Suites du type un+1=(aun+bun1) 
On résoudre l’équation r²-a r- b=0:

* l’équation r²-a r- b=0 a deux racines distinctes r1 et r2,

les solutions sont de la forme:
un=αr1n+βr2n où α et β sont des constantes.
* l’équation r²-a r- b=0  a une racine double r,
les solutions sont de la forme:
un=(α+βn)×r2n où α et β sont des constantes.

Exemples :

 Etudier les suites un et vn  définies par :
*un=un1+un2 et u0=un=1
*vn+1=2vn+vn1 et v0=7,v1=3
 ⑨ Suites définies a l’aide d’intégrales 
On pose 
I0=1exdx et pour tout n de IN*:
In=1exln(x)ndx.
a) CalculerI1 et I2.
b) Pour tout n de IN:
établir la relation de récurrence 2In+nIn1=e2
2) Calculer I2.
3) Montrer que la suite In est décroissante.
4) En utilisant la relation de récurrence, 
montrer l’encadrement:
 e²n+3Ine²n+2
5)Calculer limn+In  et limn+nIn .
 ⑩ Suites extraites 

*Une suite vn est dite extraite de la suite un

si elle est définie par vn=un
avec n’=g(n) où g est une application croissante de IN dans IN.
*Si la suite  un est convergente, toute suite extraite vn est convergente et a la même limite.
La réciproque de cette propriété est inexacte, c’est-à-dire qu’il existe des suites non convergentes dont on peut extraire des suites convergentes.

Par exemple:

la suite un=(1)n n’est pas convergente,
alors que les suites extraites:
vn=(1)2n et wn=(1)2n+1 sont convergentes.
 ⑪ Suites de nombres complexes 

Une suite de nombres complexes est une application de IN dans ℂ.
Le terme général est donc un nombre complexe:

 un=an+ibn.
an∈IR ,  bn∈IR.
Si limn+an=a
et limn+bn=b
alors la suite un  est dite convergente.